Auguste Rama (1883-1973)

Ses dons d’observation et sa passion pour l’histoire familiale l’ont conduit à rassembler ses souvenirs dans les dernières années de sa vie.

Un grand merci à la famille Rama et en particulier à Élisabeth Frachon pour nous avoir donné accès à ce document. Il nous permet aujourd’hui de visualiser ces personnages marquants du village dont beaucoup de Quintenassiens ont gardé le souvenir. Récemment publié par ses descendants, l’ouvrage conçu d’après ses notes “Une traversée de la Grande Guerre est aussi une mine d’informations sur son parcours entre 1914 et 1919.

Auguste Rama (1883-1973)

Auguste Rama (1883-1973)

1883 • Auguste RAMA est né à Quintenas, dans la ferme de La Bardoine, le 11 mai 1883. Il est le 2ème enfant de Louis et Clémentine Rama, après Henri et avant Joanny et Clément.

1894 • A onze ans, il est placé en pension, avec son petit frère Joanny, au séminaire de Vernoux où il restera pendant 7 années.

1901 • Il retrouve la maison familiale en attendant l’appel au service armé et renoue avec les travaux des champs.

1903 • Incorporé au 61ème Régiment d’Infanterie à Privas, il passe trois ans à la caserne Rampon.

1906-1912 • Il entre dans la vie active et occupe son premier emploi à Clermont-Ferrand dans une fabrique de pneus concurrente de Michelin, puis dans une filiale à Romans (Drôme).

1912 • Il crée l’entreprise « Imprimerie Rama frères » à Romans avec Joanny et Clément.

1914-1915 • Il se fiance en mai avec Blanche Sestier et doit se marier le 11 juillet. Tout est prêt lorsqu’en juin son père meurt. Le mariage est repoussé au 8 août…

Il doit tout abandonner pour rejoindre son unité. Son frère Joanny, réformé, reste à Romans et fait marcher l’entreprise.
Auguste Rama, déclaré inapte du fait de lésions pulmonaires, est affecté au service auxiliaire.

1916 • Les visites médicales visant à alimenter le front décimé se succèdent ; il est finalement déclaré « Apte » et affecté à une unité combattante. Il suit des stages de spécialiste dans l’artillerie, ce qui retarde son départ pour le front et lui permet d’épouser sa fiancée pendant une courte permission. En juillet, il rejoint le front dans la région de Verdun.

1917 • Son régiment est envoyé au « Chemin des Dames ». Il est blessé le 11 mai 1917, le jour de ses 34 ans, par une grenade qui lui crible la colonne vertébrale d’éclats de métal. Soigné à Abbeville il vient en convalescence pour quelques jours à Romans et retrouve son épouse après 11 mois d’absence.

Il combat dans la région de Compiègne puis en Alsace en souffrant terriblement de ses blessures mal soignées. Enfin reconnu malade, il est évacué en urgence à l’hôpital militaire de Palavas où il reste un an couché sur le dos, dans une gangue de plâtre.

1919 • En février, considéré comme partiellement guéri, il est délivré de son corset de plâtre, remplacé par un corset de cuir et d’acier, et sort de l’hôpital. Mais il reste un grand malade.

1920-1923 • Son fils vient au monde, puis sa fille.

Contre toute attente, il guérit et mène une vie « modeste, régulière et précautionneuse » selon les mots de son fils Louis, entre sa maison et son bureau.

1959-1973 • Il vient habiter près de son fils et sa belle-fille et mène la vie d’un grand-père attentionné qui se consacre à l’écriture de ses souvenirs.

C’est avec une grande joie qu’il revient chaque année à Quintenas, pour le 15 août, revoir son frère, sa maison, la tombe de ses parents.

1973 • Lui qui devait mourir à 40 ans s’éteint à 90 ans le 31 mai 1973.

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