FDQ10

Au début du XXème siècle la France présente encore un visage très rural, Quintenas ne déroge pas à la règle, la vie au village est rythmée par les saisons, 80 % de la population vit de l’agriculture.

La commune compte alors : 

  • 115 propriétaires exploitants
  • 18 fermiers exploitants
  • Un total de 133 fermes 

Personnels travaillant dans les fermes en plus des propriétaires et fermiers : 

  • 20 domestiques
  • 63 cultivateurs
  • 16 journaliers
  • 9 ouvriers agricoles
  • 1 gardien de troupeau
  • 1 maître domestique

La vie à la campagne

La ferme du Mas

La ferme du Mas

Dans notre région, les agriculteurs vivent essentiellement de la polyculture et de l’élevage des vaches.

On élève aussi des cochons pour pouvoir faire des réserves de  charcuterie pour l’année et parfois quelques chèvres.

Dans la plupart des  maisons du village ou dans les fermes, on élève des lapins, de la volaille pour sa consommation personnelle et l’on fait un jardin

La maison

La plupart des maisons au début du XXème, fermes ou maisons de village,  étaient bâties sur le même modèle : deux grandes pièces. La cuisine était la pièce commune où la famille vivait toute la journée, la chambre à coucher la pièce où tout le monde  dormait.

A l’étage sous appentis, pour les grandes familles, des pièces pouvaient être aménagées en chambres mais le plus souvent l’étage servait de grenier à grains.

Le dessous d’escalier servait de débarras.

Au dessous de la maison, une cave très fraîche dans laquelle on entreposait les barriques à vin, le tonnelet ou la cruche de vinaigre, les bonbonnes de gnôle, les cruches à huile, les seaux de lait après la traite, le garde-manger pour tenir la nourriture au frais, les légumes pour l’hiver.

L’eau

Puits de la ferme des Monteaux

Le puits de la ferme des Monteaux

La fontaine du village

La fontaine du village

La majorité des maisons n’avait pas l’eau courante.

Dans les fermes, l’eau était puisée dans le puits, les villageois allaient chercher l’eau à la fontaine du village avec un arrosoir en métal.

Un peu d’histoire

Jusqu’en 1900 les habitants du village utilisent essentiellement l’eau des puits. Ce n’est qu’en 1893 après une pétition de ses habitants que la décision de l’installation d’une eau «coulante» sera prise.

Les travaux de captation d’une source et installation des canalisations pour amener l’eau  au village dureront de 1894 à 1900, c’est de cette  époque-là que date la fontaine Place de l’église et le lavoir au Pontet.
Dans les années 1960, l’eau courante arrive dans tous les foyers, ce  qui permet de faire, dans toutes les maisons, des installations sanitaires qui étaient jusqu’alors quasiment inexistantes.

La toilette

La toilette se faisait dans des baquets ou des bassines en acier galvanisé.

La lessive

Elle se faisait dans les nombreux lavoirs que comptaient chaque village et hameau, les femmes s’y retrouvaient en nombre et c’était un lieu de rencontre très important pour la vie de la société. Toutes les nouvelles du voisinage se racontaient au fil des lavages et des rinçages.

Enfants dans une bassine

Enfants dans une bassine

Lavoir à genoux

Lavoir à genoux

Le lavoir du village de Quintenas

Le lavoir du village de Quintenas

L’éclairage

Délibérations du Conseil Municipal

Délibérations du Conseil Municipal

Au début du XXème siècle, on s’éclairait encore à la bougie, objet composé d’une mèche de coton entourée de graisse animale (suif de bœuf ou de mouton).

Autres éléments d’éclairage avant l’arrivée de l’électricité : la lampe à huile, la lampe à essence ou lampe pigeon, la lampe à pétrole, la lampe tempête pour aller dehors.

La lampe à pétrole est apparue vers 1853, son verre à étranglement étire la flamme en hauteur pour accroître l’efficacité lumineuse.

La lampe à essence : lampe pigeon dont la petite flamme émerge d’un cylindre en laiton, renferme un bourrage de feutre.

 Un peu d’histoire

L’ampoule à incandescence a été inventée à la fin du XIXème siècle par Thomas EDISON. Les grandes villes sont équipées dès le début du vingtième siècle, mais l’électricité arrivera dans nos campagnes seulement à partir des années 20.

Lampe à pétrole

Lampe à pétrole

Lampe pigeon à essence

Lampe pigeon à essence

Lampe tempête pour l’extérieur

Lampe tempête pour l’extérieur

Budget approuvé le 3 décembre 1924

Budget approuvé le 3 décembre 1924

L’installation de l’électricité à Quintenas se fera fin des années 20 dans le village, début des années 30 dans les hameaux

Le chauffage

Dans nos campagnes, au début du XXème siècle et encore longtemps après la guerre, le chauffage des habitations est très sommaire et souvent réduit à une seule pièce.

 La cheminée

Dans la cuisine, une grande cheminée, seul moyen de chauffage et élément important pour la cuisson des aliments dans des marmites ou des chaudières, pendues à une crémaillère ou reposant sur un trépied.

 La cuisinière

Les cuisinières : en fonte noire,  avec des poignées dorées ou nickelées et avec un réservoir où chauffait l’eau. Elles ont peu à peu remplacé la cheminée et sont devenues le moyen de chauffage et de cuisson des aliments.

Bien souvent une seule pièce était chauffée, l’hiver il n’était pas rare d’apercevoir du givre sur les fenêtres des chambres à coucher.

Pour se réchauffer ils employaient d’autres moyens, comme les chaufferettes pour avoir les pieds au chaud; les bouillottes en cuivre que l’on remplissait d’eau chaude et les briques que l’on faisait chauffer dans un coin de l’âtre, ou dans le four de la cuisinière, pour se réchauffer dans le lit.

Un peu d’histoire

Le chauffage central, dans sa forme la plus simple existait déjà, très éloigné des systèmes que nous connaissons aujourd’hui : des tuyaux, reliés à un poêle central, sont installés dans les murs et distribuent l’air chaud. La généralisation du système de chauffage central à eau chaude ne se fera qu’après 1930. L’avantage est qu’il permet également de disposer d’eau chaude sanitaire.
Sources «différents modes de chauffage à travers les âges»
La gazinière existait déjà depuis 1880, mais elle ne connut pas de succès immédiat en raison  des difficultés d’installation et de stockage du gaz.

Chaufferette remplie de cendre chaude que l’on passe dans le lit pour le réchauffer

Chaufferette remplie de cendre chaude que l’on passe dans le lit pour le réchauffer

Chaufferette

Chaufferette

Bouillottre de Poilu réalisée dans un obus

Bouillotte de Poilu réalisée dans un obus

On aperçoit dans la vitrine de M. Julien DESCHAUX, ferblantier dans la grande rue, un grand choix de lampes à pétrole et bouillottes

On aperçoit dans la vitrine de M. Julien Deschaux, ferblantier dans la grande rue, un grand choix de lampes à pétrole et de bouillottes

La nourriture

La nourriture était issue des produits de la ferme. Ils élevaient des cochons, des volailles, des lapins, et confectionnaient des fromages et du beurre  à partir du lait de vache ou de chèvre.

Les deux éléments clés du repas sont le pain, (on privilégie le pain mi-blanc ou le pain noir, qui sont moins chers que le blanc) et la soupe dont on fait parfois un repas complet. Celle-ci est un potage de légumes longtemps mijotés ou un bouillon de viande (de bas morceaux de bœuf, le plus souvent) que l’on a fait cuire pendant environ quatre heures.

Les pommes de terre et les légumes secs avaient une grande importance dans l’alimentation. On pouvait acheter des  pâtes et quelques conserves comme les sardines. (voir livre de comptes épicerie Chaboud)

Pour faire  les «tommes», on mettait cailler le lait avec de la présure. Lorsqu’il était pris, on le mettait égoutter dans des «faisselles». Il se mangeait frais, ou mou avec ail, sucre, sel, poivre, ou on le mettait à sécher dans des garde-mangers appelés «chasères» pour faire du fromage sec.

A l’automne ou à l’entrée de l’hiver arrivaient les châtaignes pour des «rôtillées», les citrouilles (potirons) et tous les fruits de saison, pommes, poires, coings.

Il y avait aussi l’époque des champignons, mousserons, girolles vers l’été puis les rosés des prés, les coulemelles, les cèpes, les pieds de mouton.

Plus tard on achetait à la boucherie de la viande pour faire des ragoûts.

Aux beaux jours, arrivaient les légumes et les fruits du jardin.

En poisson, on cuisinait la morue salée (que l’on devait faire dessaler une journée à l’avance en changeant l’eau de trempage plusieurs fois) ; c’était autrefois un produit bon marché.

En boisson, le vin était  la boisson de base et sa consommation était importante dans chaque foyer.

L’eau de vie appelée, «gnôle», provenant de la distillation du marc de raisin, marquait la convivialité : on partageait une «goutte» après le café ou un  «canard» (eau de vie sur un morceau de sucre). Elle servait à guérir les maux les plus fréquents, mal de dent, coliques, fatigue, digestion difficile, et désinfectait les plaies.

Quelques exemples

  • Soupe aux haricots blancs, avec carottes, poireaux, un quart de lait et 3,5 L d’eau. L’eau de cuisson sera versée sur du pain légèrement beurré, les haricots accommodés avec une sauce blanche.
  • Pour le « souper » (équivalent de notre dîner) : café au lait, bouillie de farine ou de semoule, pommes de terres et compote de fruit.
  • Riz avec du lard
  • Veau aux carottes
  • Haricots verts aux saucisses
  • Haricots rouges au vin rouge
  • Pour les jours de fête, exceptionnellement, on achètera une vieille poule ou une oie.

Extraits du site « Chronique du règne de Félix Faure »

La conservation des aliments

Pas de réfrigérateur, mais une cave bien fraîche pour conserver les aliments.

On tuait un cochon dans l’année. Pour conserver le lard, il est découpé en quartiers, et enduit de gros sel, il est ensuite déposé en couches abondamment saupoudrées de sel dans un saloir, les jambons étaient conservés de la même façon. Saucissons et saucisses sont suspendus dans une pièce  ventilée pour sécher, souvent dans les greniers, et conservés ensuite dans de la cendre.

Les œufs étaient placés dans des biches en grés remplies de saumure, ou dans du blé afin d’être conservés pour l’hiver.

Evolution de la consommation

 Prix du pain

Jusqu’en 1970, la baguette pesait 300g, par la suite elle a été réduite à 250g

Les magasins du village

  • 3 boulangeries
  • 4 épiceries
  • 1 boucherie
  • 1 bureau de tabac
  • 4 cafés
Livre de comptes de l’épicerie Chaboud en 1914

Livre de comptes de l’épicerie Chaboud en 1914

Vous trouvez cette page intéressante ? Partagez-la sur votre réseau !